Conformément à ce que souhaitait le CNPA dans le cadre de son plan de relance R³, la branche des services de l’automobile est parvenue à signer deux délibérations paritaires présentant des mesures urgentes pour préserver l’emploi dans le secteur, y favoriser l’alternance et développer les compétences des professionnels du domaine.
Le CNPA a eu beau se féliciter des mesures prises par l’État pour remettre en marche la chaîne de distribution des véhicules neufs et d’occasion, avec le retour d’une prime à la conversion renforcée, il n’avait pu, très vite quoiqu’à mots couverts, que déplorer l’absence de mesures autres pour la filière aval de l’automobile, autrement dit celle des services. Et même le « plan d’adaptation des compétences et de l’apprentissage » présenté le 4 juin, à la suite du plan de relance dévoilé par Emmanuel Macron le 25 mai dernier, semblait ne pas vouloir préciser si les investissements promis iraient autant à la filière aval qu’à l’amont…
Aussi, l’organisation professionnelle et les partenaires sociaux de la branche viennent-ils d’annoncer la signature de deux délibérations paritaires présentant des mesures urgentes pour préserver l’emploi dans le secteur, favoriser l’alternance et effectivement développer les compétences nécessaires à la pérennité des différents métiers du secteur. Plusieurs axes de propositions ont été dégagés par ces deux délibérations, à commencer par des mesures destinées à assurer le maintien de l’emploi et de la compétitivité des entreprises.
L’activité partielle en question
Dans ce domaine, si les annonces faites par le Gouvernement en termes d’activité partielle satisfont les acteurs de la branche, notamment la création à venir d’un dispositif spécifique d’activité partielle qui pourra être mis en place par accord d’entreprise ou par accord de branche et qui donnera lieu à une indemnisation spécifique, en contrepartie du maintien dans l’emploi, le CNPA et les partenaires sociaux confirment leur souhait de voir les mesures de financement de l’activité partielle prolongées jusqu’au 31 décembre 2020. Ceux-ci se disent favorables à la mise en place d’un dispositif d’activité partielle alternatif, «tenant compte du critère essentiel et objectif de la part de main d’œuvre dans la valeur ajoutée des entreprises».
Par ailleurs, la fédération patronale et ses partenaires sociaux réclament une prolongation du dispositif du FNE-Formation, tel que mis en place pendant la crise sanitaire, jusqu’au 31 décembre 2020, «axée sur les formations immédiatement nécessaires à la reprise d’activité, y compris pour les entreprises ayant eu recours à l’activité partielle».
Enfin, dans le but de de donner davantage de flexibilité aux entreprises dans cette période de reprise, le texte des délibérations demande une défiscalisation, dès ce mois de juin, des heures supplémentaires pour les entreprises dans le cadre de la relance, «qui permettrait aux entreprises d’adapter leur organisation et de maintenir l’emploi de façon responsable».
Préserver l’emploi des jeunes et l’alternance
Particulièrement sensible à la dégradation de l’emploi et des perspectives d’emploi des jeunes face à la crise économique née de l’épidémie de Covid-19, CNPA et partenaires sociaux souhaitent toutefois que les dispositifs mis en place dans le plan de relance permettent d’atteindre une volumétrie de population de jeunes et d’apprentis équivalente à la volumétrie des départs à la retraite. C’est pourquoi «le CNPA prend acte de l’annonce faite par le Gouvernement d’accorder du 1er juillet 2020 au 28 février 2021 une aide élargie à l’embauche d’apprentis de 8 000 euros (5 000 si l’apprenti est mineur) à toutes les entreprises, quel que soit leur effectif. Le CNPA souligne que l’application de ces aides pour chaque année de contrat, et pas que pour la première année de contrat, est indispensable pour garantir la pleine efficacité du dispositif et réassurer le fonctionnement des CFA».
Cependant, l’organisation professionnelle regrette «que cette aide ne soit attribuée qu’aux apprentis et non aux jeunes en contrat de professionnalisation, et qu’elle soit soumise au respect du quota légal de 5% d’alternants dans l’effectif pour les entreprises de plus de 250 salariés». En outre, le CNPA se dit «pleinement favorable aux annonces de la Ministre Muriel Pénicaud sur la possibilité pour les jeunes n’ayant pas encore trouvé de contrat d’apprentissage de débuter leur formation dans le CFA pour une durée de 6 mois, une mesure proposée par le CNPA aux Pouvoirs Publics dans le cadre de son Plan R³».
Poursuivre le plan Compétences Emploi 2019/2022
Aussi, les signataires des deux textes, favorables à l’assouplissement des conditions d’utilisation de la prime du forfait de 1er équipement pédagogique pour favoriser un meilleur équipement numérique des jeunes, se félicitent que le gouvernement permette que ce dispositif puisse viser l’achat d’un ordinateur portable. Enfin, le CNPA et ses partenaires sociaux réclament une revalorisation des frais d’hébergement des apprentis et des frais de restauration, ou une aide au permis de conduire, ainsi que le lancement d’une campagne nationale de sensibilisation et de promotion de l’apprentissage et de l’alternance auprès de jeunes et des entreprises afin d’enrayer la chute « attendue » des effectifs à la rentrée 2020.
Dernier axe de travail évoqué par les délibérations cosignées par le CNPA et ses partenaires : le développement et l’adaptation des compétences de demain doit passer, selon les signataires, par la poursuite et l’intensification de dispositifs spécifiques «dont la branche des Services de l’Automobile s’est depuis longtemps emparée : Plan « Compétences Emploi 2019/2022 », reconversion ou promotion par l’alternance (Pro-A), EDEC PIC de la filière Mobilités, et mise en place de dispositifs de diagnostics et d’accompagnement en matière de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, en priorité pour les entreprises de moins de 300 salariés».
Un inventaire à la Prévert mais néanmoins prioritaire, selon l’organisation professionnelle, pour que l’emploi et les compétences puissent être préservées suite à la crise du Covid-19 dans la filière aval de l’automobile.
Source : Après-vente Automobile