Témoignages du SIPEV

Le bord à bord est une technique que le peintre acceptera s’il est sûr d’obtenir un résultat satisfaisant. En ne peignant que l’élément réparé, le gain de temps et de produit est indéniable mais l’exactitude colorimétrique est approximative. Trop de facteurs influencent le rendu et la perception de la couleur, au risque d’exposer l’atelier à des réclamations ou des retours de réparation. Seuls les carrossiers et les techniciens peinture (en distribution ou chez le fabricant) ont l’expertise nécessaire pour évaluer les chances de réussite.

Le raccord noyé implique, il est vrai, l’allongement du processus de réparation et l’utilisation de plus de consommables. Mais le dégradé de peinture appliqué dans l’élément adjacent à celui réparé garantit une réparation invisible. Cette technique est même incontournable pour certaines teintes aux contraintes colorimétriques spécifiques (finitions mates, texturées…). Il s’agit bien souvent de peintures tri-couches qui nécessitent plusieurs applications pour obtenir la couleur recherchée.

Les fabricants confirment la légitimité technique des carrossiers pour déterminer quelle réparation est la plus adaptée. Dans les barèmes temps de réparation, ils préconisent de s’en remettre à l’expertise du peintre carrossier qui, en fonction de la teinte, tient compte de trois facteurs : la qualité de la réparation, le coût et l’empreinte écologique.

Son arbitrage technique considère par ailleurs les nombreux facteurs qui affectent le rendu et la perception d’une couleur :

• La variation des lots de couleur fournis au constructeur en première monte entraîne une dérive de la référence standard qui peut être perceptible à l’œil nu si l’application est réalisée au bord à bord.
• La différence des pigments utilisés en première monte et en réparation peut jouer sur la correspondance de la teinte : nuance, effet, métamérisme (changement de perception de la couleur selon l’éclairage).
• Entre la première monte et la réparation, les technologies des systèmes de peinture sont différentes (épaisseur, opacité, teinte). La réparation en raccord noyé dans les panneaux adjacents permet de compenser les écarts.
• De nombreux facteurs influent sur la couleur : la vitesse de l’air, l’humidité, la température ambiante mais aussi les erreurs de pesée dans la formulation, le coup de main du peintre, la pression d’air du pistolet, la couche de fond, les méthodes de séchage de la couche de base, l’épaisseur du film peinture…

Les fabricants relèvent chaque jour de nouveaux défis technologiques pour optimiser les procédés de réparation, faciliter le travail des peintres, limiter le temps et le coût des réparations, améliorer la productivité et la rentabilité de l’atelier. Cependant, les réparateurs sont soumis à des contraintes techniques qui doivent être prises en compte dans l’estimation des temps de main d’œuvre, pour garantir des réparations de qualité.

En s’adressant à la filière de la réparation-carrosserie, l’objectif du syndicat est de faciliter les échanges entre les donneurs d’ordre et les carrossiers, en s’assurant de la satisfaction du client final. Les adhérents soutiennent la légitimité des carrossiers à préconiser les techniques les plus adaptées aux réparations.

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Un lien étroit entre le fabricant, le distributeur et le réparateur est la clé de la réussite à tous les étages. En tant que fabricant, notre responsabilité court sur toute la durée de vie du produit. Sans le relais du distributeur dans les ateliers, nous ne pourrions remplir notre devoir d’accompagnement auprès des utilisateurs. Et sans le distributeur à ses côtés, le réparateur manquerait de moyens pour relever tous les enjeux de la réparation carrosserie. En binôme, fabricant et distributeur se présentent au carrossier comme des facilitateurs opérationnels et commerciaux en apportant des solutions concrètes. Ils veillent à la bonne équation entre efficacité, productivité et responsabilité. La valeur ajoutée de notre duo est technique, économique et également environnementale. Auprès de nos clients et de nos équipes internes, nous sommes porteurs d’une culture éco-responsable devenue incontournable. Seul le sens peut faire massivement bouger les comportements. Et le sens, c’est le partage d’expériences que nous activons sur le terrain et avec le Livre Vert.

Les fabricants de peinture sont ainsi régis par les règles d’un développement durable qui s’appliquent sur l’offre des produits, leur fabrication, leur utilisation et leur destruction. L’ensemble des forces vives de l’industrie, en particulier la R&D, le laboratoire, le marketing et les ventes, sont mobilisées à plein temps pour raisonner et innover dans un esprit développement durable. Je suis fier d’avoir été à l’initiative de ce projet filière et tout autant de constater l’adhésion sur le long terme des organisations moteurs de la filière et du GARAC qui prépare la grande majorité des professionnels de demain. C’est un message fort qui donne une vision optimiste de l’avenir d’une profession soucieuse d’évoluer en harmonie avec son environnement et capable de travailler collectivement sur de grands enjeux.

Nous encourageons les techniciens à utiliser le site comme un outil de travail, les formateurs comme un outil pédagogique et les chefs d’entreprise ou chefs d’atelier comme un outil de management et de sensibilisation. Il est très complémentaire aux actions d’accompagnement que nous menons auprès de nos clients respectifs. Il est essentiel de contribuer à la transmission des informations réglementaires, à la mise en place des bonnes pratiques, dans toute la filière de la réparation automobile, pour relayer les efforts des fabricants de peinture, qui ont à cœur de développer des produits toujours plus performants et plus respectueux des utilisateurs et de l’environnement.